Je marchais à pas lents sous les platanes frais.
La Plaine, après l'hiver, semblait enfin renaître,
Je rêvais à l'amour, hélas, sans le connaître
Dans mon sang rajeuni tout le printemps courait...
Et j'ai senti soudain comme un bonheur secret,
Une effluve d'amour enveloppa mon être
Et j'ai levé la tête: à la haute fenêtre
Un visage divin sourit et disparaît...
Ô les beaux yeux, plus purs que les pures fontaines!
Beauté pensive, à peine entrevue et lointaine,
Je restai là, muet, insensible, hagard...
Je suis parti très tard, sous la nuit embrumée,
Mais de cet ineffable et magique regard
Je sens encor, ce soir, mon âme parfumée...